Brève explication de l’Ave Maria, par Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Le Secret Admirable du Très Saint Rosaire

pour se convertir et se sauver

20ᵉ rose

Êtes-vous dans la misère du péché ? Invoquez la divine Marie, dites-lui : « Ave », qui veut dire : je vous salue dans un très profond respect, ô vous qui êtes sans péché et sans malheur. Elle vous délivrera du mal de vos péchés. Êtes-vous dans les ténèbres de l’ignorance ou de l’erreur ? Venez à Marie, dites-lui : « Ave Maria », c’est-à-dire Illuminée des rayons du soleil de justice ; et elle vous fera part de ses lumières. Êtes-vous égaré du chemin du ciel ? Invoquez Marie, qui veut dire : Étoile de la mer et l’étoile polaire qui guide notre navigation en ce monde, et elle vous conduira au port du salut éternel. Êtes-vous dans l’affliction ? Ayez recours à Marie qui veut dire : mer amère qui a été remplie d’amertume en ce monde et qui est présentement changée dans une mer de pures douceurs au ciel ; elle convertira vos tristesses en joie et vos afflictions en consolations. Avez-vous perdu la grâce ? Honorez l’abondance des grâces dont Dieu a rempli la sainte Vierge, dites-lui : « Pleine de grâces » et de tous les dons du Saint-Esprit, et elle vous fera part de ses grâces. Êtes-vous seul, privé de la protection de Dieu, adressez-vous à Marie, dites-lui : « Le Seigneur est avec vous » plus noblement et intimement que dans les justes et les saints, car vous êtes une même chose avec Lui ; étant votre Fils, sa chair est votre chair, vous êtes avec le Seigneur par une très parfaite ressemblance et par une mutuelle charité ; car vous êtes sa Mère. Dites-lui enfin : Toute la très sainte Trinité est avec vous dont vous êtes le Temple précieux ; et elle vous remettra sous la protection et sauvegarde de Dieu. Êtes-vous devenu l’objet de la malédiction de Dieu ? Dites : « Vous êtes bénie par-dessus toutes les femmes » et de toutes les nations, pour votre pureté et fécondité ; vous avez changé la malédiction divine en bénédiction ; et elle vous bénira. Avez-vous faim du pain de la grâce et du pain de vie ? Approchez de celle qui a porté le pain vivant qui est descendu du Ciel, dites-lui : « Le fruit de votre ventre soit béni », lequel vous avez conçu sans nul déchet de votre virginité, que vous avez porté sans peine et enfanté sans douleur. « Jésus » soit béni qui a racheté le monde captif, guéri le monde malade, ressuscité l’homme mort, ramené l’homme banni, justifié l’homme criminel, sauvé l’homme damné. Sans doute votre âme sera rassasiée du pain de la grâce en cette vie et de la gloire éternelle en l’autre. Amen.

Concluez votre prière avec l’Église et dites : « Sainte Marie », sainte au corps et en l’âme, sainte par un dévouement singulier et éternel au service de Dieu, sainte en qualité de Mère de Dieu qui vous a douée d’une éminente sainteté, convenable à cette dignité infinie. « Mère de Dieu », qui êtes aussi notre Mère, notre Avocate et Médiatrice, la Trésorière et Dispensatrice des grâces de Dieu, procurez-nous promptement le pardon de nos péchés et notre réconciliation avec la divine Majesté. « Priez pour nous pécheurs », vous qui avez tant de compassion des misérables, qui ne méprisez et ne rebutez point les pécheurs, sans lesquels vous ne seriez pas la Mère du Sauveur. « Priez pour nous maintenant », pendant le temps de cette vie courte, fragile et misérable, « maintenant », car nous n’avons d’assuré que ce moment présent, maintenant que nous sommes attaqués et environnés nuit et jour d’ennemis puissants et cruels. « Et à l’heure de notre mort », si terrible et si périlleux, où nos forces sont épuisées, où nos esprits et nos corps sont abattus par la douleur et la crainte ; à l’heure de notre mort que Satan redouble ses efforts afin de nous perdre pour jamais ; à cette heure que ce sera la décision de notre sort pour toute l’éternité bienheureuse ou malheureuse. Venez au secours de vos pauvres enfants, ô Mère pitoyable, ô l’avocate et le refuge des pécheurs, chassez loin de nous, à l’heure de la mort, les démons nos accusateurs et vos ennemis, dont l’aspect effroyable nous épouvante. Venez nous éclairer dans les ténèbres de la mort. Conduisez-nous, accompagnez-nous au tribunal de notre juge, votre Fils ; intercédez pour nous, afin qu’il nous pardonne et nous reçoive au nombre de vos élus dans le séjour de la gloire éternelle. « Amen ». Ainsi soit-il.

Qui n’admirera l’excellence du saint Rosaire, composé de ces deux divines parties : l’Oraison dominicale et la Salutation angélique ? Y a-t-il de prière plus agréable à Dieu et à la sainte Vierge, plus facile, plus douce et plus salutaire aux hommes ? Ayons-les toujours au cœur et dans la bouche pour honorer la très sainte Trinité, Jésus-Christ notre Sauveur et sa très sainte Mère. De plus, à la fin de chaque dizaine, il est bon d’ajouter le Gloria Patri, etc., c’est-à-dire : Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, comme il est maintenant et il sera dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.